Pas de dérogation pour Turin
Jeudi 20 octobre 2005
La tension reste vive en Italie au sujet de l'application de la loi italienne sur le dopage durant les Jeux olympiques (10-26 février 2006) et paralympiques (10-19 mars 2006) à Turin.
La proposition de Mario Pescante, chargée de superviser l'organisation des Jeux, de suspendre la législation italienne en matière de dopage pendant la durée des épreuves olympiques n'a pas trouvé l'écho escompté.
"Personnellement, je suis contre", a ainsi déclaré le vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Gianfranco Fini.
"Je ne soutiendrai pas des mesures destinées à assouplir notre législation, qui est l'une des plus justes et des plus sévères du monde."
Le ministre de la Santé Francesco Storace se montre également contre la mesure : "L'idée de récompenser les champions en dépénalisant l'usage de produits dopants aux Jeux de Turin est impensable."
L'ex-président du CONI se défend comme il peut. "Je m'attendais à des réactions fortes, mais désormais je suis traité comme un lobbyiste pro-dopés", a-t-il déclaré.
Dans sa croisade, le sous-secrétaire d'Etat aux Sports n'a pas reçu d'appui.
Gianni Petrucci, son successeur à la tête du Comité olympique italien, a rejeté l'éventualité d'une dépénalisation du dopage, parce que "si un athlète est propre il n'a rien à craindre". "Ce serait absurde, a protesté la double championne du monde de ski italienne Isolde Kostner. Cela reviendrait à dire : venez et dopez-vous !"
En vertu de la loi italienne, le dopage est un délit pénal passible de trois mois à trois ans de prison ferme.
Les Italiens ne punissent pas uniquement ceux qui pratiquent le trafic de produits dopants, ils peuvent poursuivre en justice des athlètes accusés de dopage.
La visite, en novembre, de Jacques Rogge, président du CIO, ne devrait pas manquer de sel.